Films

Productions audiovisuelles

50 ans d’Affirmative Action à Boston


Réalisé par Jean-Pierre Durand et Joyce Sebag

Production du Centre Pierre Naville, 2005 – 2007

Les enjeux autour du multiculturalisme font de « la discrimination positive » un problème politique et sociétal majeur. La réalisation d’un film documentaire sur la discrimination positive (Affirmative Action) aux Etats-Unis a été l’occasion de travailler avec de nombreux chercheurs et théoriciens de l’Affirmative action. Il devrait participer à une compréhension approfondie de l’histoire et des enjeux associés à la mise en place d’un dispositif de discrimination positive. Au-delà d’une diffusion française, ce documentaire pourrait être distribué dans les universités et dans les lycées américains au regard des débats sur l’Affirmative Action qui traversent ces institutions.
Dans le cadre de ce documentaire, les entretiens réalisés avec les théoriciens (sociologues, philosophes, historiens) de l’Affirmative Action à Princeton, à Harvard, au MIT et avec des professionnels en prise avec l’application de ces principes (Charleston) a supposé une très large connaissance de leurs problématiques et donc un travail caractéristique de toute recherche en Sciences Sociales et plus particulièrement en Sociologie. Grâce aux contacts noués lors de la première recherche, le travail a pu être poursuivi en juillet 2009 et a donné lieu au tournage d’un deuxième documentaire abordant cette fois la question de la discrimination positive sous l’angle de la trajectoire d’une famille noire américaine.
Il peut constituer une première étape dans la comparaison entre les Etats-Unis (qui ont abordé la question du traitement de la discrimination positive dès les années 60 et ont une expérience importante dans ce domaine) et la France où cette idée fait aujourd’hui débat.

Rêves de chaîne Documentaire (26’)

de Joyce SEBAG et Jean-Pierre DURAND

Documentaire (26’) produit par
CentrePierre Naville, University d’Evry

Les deux réalisateurs, sociologues et spécialistes de l’industrie automobile, ont voulu présenter sous la forme audiovisuelle les résultats de leurs travaux de recherche sur l’organisation du travail à Nummi (Californie). Cette usine est un joint-venture entre General Motors et Toyota, ce dernier ayant repris le site et la majorité des ouvriers de GM à partir de 1988 pour produire des véhicules distribués sous les deux marques.

Le film interroge le Toyota Production System et en particulier le teamwork pour comprendre en quoi il transforme la relation des ouvriers-monteurs à leur travail. Sur les images de la chaîne, les membres d’un groupe de travail, des team leaders et un group leader exposent comment ils négocient leurs conditions et leurs rythmes de travail, comment ils vivent leur travail et comment leur quotidien s’ajuste aux exigences de la production d’une part et aux aptitudes concrètes des hommes et des femmes d’autre part. Par ailleurs, les rapports sociaux de sexe ont été quelque peu modifiés, nombre de femmes accédant à la fonction de team leader ; trois d’entre elles expliquent les problèmes rencontrés dans le commandement des hommes.

Le suivi du travail et les interviews montrent aussi en quoi, près de San Francisco, l’industrie automobile constitue un mode d’intégration des diverses communautés mexicaine, asiatiques, afro-américaine et américaine d’origine protestante. En même temps, le film donne à voir les transformations du syndicalisme et l’évolution de l’United Automobile Workers qui a dû accepter les conditions de Toyota pour exister tandis qu’une partie des ouvriers se détache des revendications (le salaire horaire brut dépasse les vingt dollars).

Enfin, les ouvriers, les ouvrières et les team leaders font état de leurs projets professionnels ou personnels, fortement éclatés et pas toujours liés à l’usine qui les accueille aujourd’hui : la vidéo, à la différence de l’écrit, capte et rapporte la complexité des rapports sociaux que les chercheurs ne peuvent plus ordonner à leur guise. Autant dire que l’exposé gagne en nuances et que le spectateur doit alors tenir sa place dans l’interprétation sociologique.

NISSAN, une histoire de management (38’)

de Joyce SEBAG et Jean-Pierre DURAND

Documentaire (38’) produit par 
CentrePierre Naville, University d’Evry 

Ce film montre comment Carlos Ghosn, président de Nissan, et son équipe de directionont pensé le redressement de l’entreprise en difficulté et comment ils ont conçu une stratégie alternative de développement pour pérenniser la firme.

Après la crise de profitabilité des années 90 qui frappe Nissan, la prise de participation de Renault en 1999 s’accompagne du Nissan Revival Plan qui vise la réduction de l’endettement et le retour à la profitabilité en trois années. Ces objectifs, atteints en deux ans, font ensuite place au Plan 180 : 1 pour un million de véhicules supplémentaires vendus chaque année, 8 pour 8 % de profitabilité et 0 pour le montant de la dette. À nouveau les objectifs sont atteints avant la date butoir.

Nissan, une histoire de management montre, à travers une multiplicité d’entretiens avec des dirigeants de tous les niveaux de l’entreprise, comment la stratégie est diffusée, assimilée et intériorisée malgré la diversité des cultures des différents services et des personnalités, comment elle devient le fondement de l’action des salariés, comment l’on passe du concept et de la théorie à l’opératoire. L’entreprise s’affirme alors comme un espace unifié malgré ses dimensions multiculturelles dues aux appartenances nationales différenciées et malgré ses implantations sur tous les continents.

Il s’agit aussi de montrer comment le kereitsu Nissan a été déstructuré pour devenir une entreprise globale : qu’est-ce que penser global et organiser une firme à l’échelle planétaire ? Si chacun s’accorde à nier la possibilité d’une “voiture mondiale“, qu’est-ce qu’organiser le design à l’échelle internationale ? Comment construire des véhicules satisfaisant les goûts particuliers des clients avec des plates-formes communes et la modularisation des composants ? Comment développer une image de marque et asseoir la puissance d’une marque ? La transversalité organisationnelle peut-elle répondre à toutes les questions posées par la nouvelle stratégie ? Et les salariés dans tout cela ? Des formes de résistances apparaissent-elles et lesquelles ?
Nissan, une histoire de management conduit le spectateur a faire une lecture personnelle des réponses des principaux dirigeants de la firme à ces questions essentielles.

Brisbane 2002, La sociologie en congrès


Réalisé par Jean-Pierre Durand et Joyce Sebag

Production du Centre Pierre Naville, 2003


Ce film réalisé lors du XXIème congrès mondial de l’Association internationale de Sociologie (AIS) à Brisbane (Australie) en 2002 est une invitation à fréquenter les congrès internationaux de sociologie. En même temps, il montre l’architecture plus ou moins cachée des congrès qui accorde des statuts différents aux intervenants, des séances plénières aux sessions des comités de recherche en passant par les sessions thématiques. L’accès aux différentes tribunes et sessions reflète donc la distribution inégalitaire du capital symbolique tandis que le congrès apparaît lui-même comme un lieu ou une institution de production de ce type de capital. 

On pourrait même dire qu’au-delà de sa fonction déclarée de favoriser les rencontres scientifiques ou le travail collectif, son principal rôle tient dans cette reconnaissance-production de la légitimité des sociologues et des Ecoles.
Par ailleurs, des contradictions et des rapports de forces traversent tous les débats et toutes les sessions en reproduisant des hiérarchies nées ailleurs. C’est d’abord la langue anglaise qui domine tout le congrès, les autres langues officielles (le français et l’espagnol) n’ayant guère voix au chapitre : s’exprimer dans une de ces langues secondaires conduit à vider l’amphi ou la salle, en particulier dans un pays anglo-saxon comme l’Australie. En second lieu, les pays du Nord continuent de dominer le Sud dans la production des idées : ce sont les paradigmes et les concepts forgés par les sociologues du Nord qui irriguent la pensée des sociologues asiatiques, africains ou latino-américains. Les analyses des uns et des autres convergent sur ce diagnostic, mais les avis divergent considérablement quant au moyen de sortir de cette situation. L’intensité des investissements n’est pas non plus la même que l’on vienne du Sud ou du Nord !
Les réalisateurs du film ont interrogé deux Présidents de l’AIS (Piotr Sztompka, Alberto Martinelli), Christine Inglis (Australie), Veena Poonacha (Inde), Elvia Taracena (Mexique), Michel Wieviorka (France), et Vincent de Gaulejac (France).